#SaccageParis : sur Twitter, des Parisiens dénoncent “l’enlaidissement et la saleté” de la capitale

Julien Azoulai
2 min readApr 11, 2021

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Depuis la fin du mois de mars, des utilisateurs du réseau social Twitter mettent en ligne des photos de détritus en pleine rue, ou encore d’installations urbaines peu esthétiques à Paris. Les habitants pointent du doigt la saleté et une gestion insuffisante des aménagements par la mairie.

Un amas de détritus à proximités de bornes Vélib, Paris — Eole Wind, Flickr
Un amas de détritus à proximité de bornes Vélib à Paris — © Eole Wind, Flickr

“Bancs hideux”, “arbres non-entretenus”, “Paris, ville poubelle”… Voilà les expressions que l’on peut lire lorsque l’on parcourt les plus de 193.000 publications à ce jour du #SaccageParis sur Twitter.

Depuis une quinzaine de jours, ce mot-dièse est devenu un cahier de doléances géant pour des Parisiens qui expriment leur ras-le-bol face à une ville “sale” ou encore à des équipements urbains “moches” . Et avec plus de 337 millions de vues sur le réseau social, la question est rapidement devenue sensible pour la mairie socialiste et écologiste de la capitale.

Bataille politique

Le hashtag, qui s’est rapidement trouvé en tendance Twitter, a été lancé le 21 mars dernier par le compte @PanamePropre.

L’utilisateur, habitué des publications sur l’urbanisme et l’esthétique de la capitale, se dit “humaniste” et “anti-extrêmes” sur son profil. Mais #SaccageParis est bel et bien une bataille politique contre la gestion de la majorité municipale. Ainsi, @PanamePropre appelle à “faire pression” sur la maire Anne Hidalgo, en publiant des photos et vidéos “accablantes”.

Car toute la force de ce mouvement est là : utiliser le caractère indubitable de l’image pour faire consensus.

La mairie reconnaît le problème mais accuse la droite et l’extrême-droite

Si la première magistrate de la Ville Lumière a reconnu début avril un problème de salubrité publique, Anne Hidalgo a accusé la droite et l’extrême-droite d’entretenir voire d’orchestrer “une campagne de dénigrement”.

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, s’est notamment insurgée, toujours sur Twitter, d’images qui “brisent le coeur des amoureux de Paris”. De son côté, Rachida Dati, ancienne candidate Les Républicains aux municipales et leader du groupe “Changer Paris”, a dénoncé une “ghettoïsation” de la capitale.

Toutefois, si le débat donne du grain à moudre à l’opposition, ceux qui alimentent #SaccageParis semblent surtout être des habitants excédés. Ils sont certes hostiles à la politique d’Anne Hidalgo mais l’étude de leur profil montre que la majorité d’entre eux n’a pas de lien avec l’extrême-droite.

Depuis le lancement en 1982 par Jacques Chirac, alors maire de Paris, de sa fameuse “motocrotte”, la question de la propreté dans la capitale est toujours sujette à controverse. Mais 40 ans plus tard, les membres du collectif né sur Twitter semblent bien résolus à faire entendre leur voix…

Julien Azoulai

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Written by Julien Azoulai

Journaliste amoureux des idées, du débat et de la contradiction. Curieux invétéré, passionné assurément. Officie à la radio. Formé à l’école de la presse écrite

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